Des milliers d’étincelles de Tania Boulet
Le roman de Tania Boulet se déroule comme un film. Je l’ai lu goulument tout en étant obligé de mettre le récit sur « pause » pour aller travailler ou pour dormir un peu. Aussitôt que j’avais cinq minutes, je replongeais dans l’histoire hyperréaliste d’un personnage typique d'adolescente : une fille de 16 ans, belle, séduisante, ayant à cœur son apparence et l’opinion des autres sur sa personne.
Cette histoire dépeint le grand vide relationnel que les adultes peuvent ressentir devant certaines adolescentes. Un vide créé par la difficulté d’établir un contact avec des regards charbonneux fuyants et des moues méprisantes. Faire la fête, ne rien faire avec des amis, sortir avec le plus beau gars, se moquer des « rejets », magasiner…c’est le bonheur! Tout ce qui n‘y contribue pas est violemment rejeté.
L’auteure a trouvé deux grains de sable pour déstabiliser l’univers superficiel de son héroïne : une vieille dame et un charmant garçon qui ne correspond pas du tout aux critères de popularité en vigueur.
C’est un roman-miroir aux accents de conte de fées moderne. Une histoire qui se lit comme on dévore les bonbons d’Halloween. Un « feel good » roman…
Hein? C’est tout?
J’entends des voix qui critiquent, qui n'aiment pas les romans-miroir.
Il est où le problème?
Il y a toutes sortes de raisons pour lire.
Un petit bouquin rigolo intitulé « 101 bonnes raisons de se réjouir de lire » le souligne admirablement :
« Dans un livre, on peut se perdre,
on peut se regarder comme dans un miroir, on peut se retrouver.
Il y a des livres que nous oublions tout de suite,
et des livres que nous porterons toujours, en nous, quelque part.
Chaque livre est une ouverture, différente pour chaque lecteur.
Il me plaît, et à toi il ne plaît pas.
Pour moi il est précieux, pour toi inutile.
Et c’est bien ainsi. »
Je parle en bien des livres que j’aime et je ne parle pas de ceux que je n’aime pas parce que je ne saisirai jamais tout ce qui peut plaire à un enfant dans un livre. Je ne veux pas critiquer négativement un livre parce que derrière chaque mot et chaque illustration, il y a un créateur.
Il y a de bons livres, il y en a des moins bons. Il y a de bons lecteurs, il y en a des moins bons. L’essentiel c’est d’offrir du choix, un immense choix à nos enfants :
· Des romans d’amour
· Des bandes dessinées
· Des romans-miroirs
· Des mangas
· Des documentaires
· Des magazines
· Des romans policiers
· Des petits livres gradués pour apprendre à lire
· Des albums de Disney
· Des romans d’aventures
· Des histoires drôles
· Des histoires tristes
· Des livres de princesses
· Des livres de pirates
· Des livres difficiles à lire
· Des livres faciles à lire
· Des livres sans images
· Des livres sans mots
Il faut varier les maisons d’édition, les auteurs, les genres, les formats parce que « chaque livre cherche son lecteur et chaque lecteur cherche son livre ». (101 bonnes raisons de se réjouir de lire)
Appréciation: Avoir de la difficulté à déposer un livre... c'est ça que j'aime!
Des milliers d'étincelles de Tania Boulet aux Éditions Québec-Amérique. 2011
101 bonnes raisons de se réjouir de lire illustré par Guillaume Long aux Éditions La joie de lire, 2009
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